Pour vous aider à comprendre les rendements des fonds dans lesquels vous êtes investis, Jean-François Dumais*, gestionnaire des stratégies de placement chez Bâtirente, partage ici avec vous son analyse de la conjoncture économique du deuxième trimestre 2023.
Performance de l’économie
Les hausses de taux d’intérêt opérées par les banques centrales ont eu un impact sur l’inflation mondiale qui continue de diminuer. Par exemple, aux États-Unis, celle-ci est passée de 9,1 % au sommet de juin 2022 à 4,0 % au 31 mai 2023.
La fin du resserrement monétaire (hausse des taux des banques centrales) est en vue. Il reste toutefois de l’incertitude en raison de l’inflation qui continue d’évoluer bien au-delà de la cible de 2 % des banques centrales nord-américaines. La croissance économique étant plus vigoureuse qu’anticipé, les taux pourraient se stabiliser à des niveaux élevés pour une période prolongée. Jusqu’à tout récemment, le marché prévoyait des baisses de taux en deuxième moitié de 2023, ce qui est maintenant repoussé à 2024.
Les conditions monétaires plus difficiles entraîneront probablement une récession d’ici la fin de 2023, mais celle-ci devrait être limitée des deux côtés de la frontière en raison principalement de la pénurie de main-d’œuvre.
Aussi, les négociations difficiles autour du relèvement du plafond de la dette américaine ont connu une conclusion positive au deuxième trimestre, évitant ainsi des impacts négatifs sur l’économie.
Finalement, l’intelligence artificielle, désormais à l’avant-plan de la scène économique, suscite beaucoup d’espoir. L’augmentation potentielle de la productivité qu’elle génèrerait pourrait réduire l’inflation.
Performance des marchés
L’anticipation de la fin imminente du resserrement monétaire et d’une récession modérée, la résolution du conflit concernant le relèvement du plafond de la dette américaine, ainsi que l’engouement pour le thème de l’intelligence artificielle, suscitent du positivisme sur les marchés boursiers.
L’indice des actions mondiales tous pays a enregistré un rendement de 3,8 % (en dollars canadiens). Pour sa part, le principal indice canadien (S&P/TSX) a affiché une performance de 1,1 %.
La performance des secteurs est très différente par rapport à l’an dernier. En effet, le secteur de la technologie (lié à l’intelligence artificielle) est le plus performant, alors qu’il était en queue de peloton en 2022. En revanche, le secteur de l’énergie est l’un des moins performants, alors qu’il était au sommet en 2022.
Contrairement aux marchés boursiers, les marchés obligataires ont enregistré des rendements négatifs au deuxième trimestre en raison de l’anticipation, pour une période prolongée de taux d’intérêt des banques centrales encore élevés. Ainsi, l’indice obligataire universel FTSE Canada a affiché un rendement de -0,7 %.
*Jean-François Dumais œuvre à titre de gestionnaire des stratégies de placement chez Bâtirente depuis 2019. Il détient une maîtrise en administration des affaires, option finances. Il possède près de 20 ans d’expérience dans l’univers des marchés financiers.